Je refuse d’y penser – Lotta Elstad

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La Belle Etoile, une maison d’Edition que je ne connaissais pas ; en fait c’est Hachette/Marabout. J’ai reçu ce livre dans le cadre d’une opération spéciale Masse Critique.

J’ai été étonnée que cet éditeur : Marabout, se lance dans les romans, moi qui voyais encore les livrets de ma mère style « Cent sandwiches pour la famille » etc, et plus tard, pour moi, des livres très beaux sur la broderie.

Bon, je vous mets là la 4e de couverture :

« Après un vol épouvantable qui s’est terminé par un atterrissage d’urgence à Sarajevo, Hedda Møller décide de rentrer à Oslo en bus. Elle voyage à travers une Europe en crise, dort dans des hôtels miteux et vit une aventure d’un soir avec un homme à Berlin qui ensuite ne cesse de lui envoyer des messages en MAJUSCULES. Une fois rentrée à Oslo, elle découvre qu’elle est enceinte. Cela devrait être un problème facile à résoudre, pense Hedda. Mais elle découvre que c’est bien plus compliqué qu’elle ne le pensait. »

Hedda est une trentenaire norvégienne, journaliste free lance, qui vit à Oslo, captiale surpeuplée et dans laquelle le monde immobilier est en plein remaniement : de nouvelles lois de salubrité pour les logements, des contrôles inopinés des services gouvernementaux qui ferment certains logements mais n’importe : Hedda ne peut pas s’offrir plus que ce minuscule studio dont la salle de bains est dans la cuisine : elle a juste rajouté une cabine de douche. Et les Wc sont à l’étage en-dessous. Ça lui coûte 1700 couronnes par mois sans l’électricite. Hedda tient son budget et vérifie son solde sans arrêt. Sur son téléphone. Elle peut tout perdre mais pas son téléphone : tout est dedans.  Surtout ses messages et ceux de Lukas,  le type qu’elle aime, alors qu’il lui a dit depuis la première fois qu’elle semblait s’attacher trop. Elle passe des heures à rédiger des messages, les effacer, en envoyer, et lui ne répond que très rarement. Il donne des conférences en sociologie et philosophie dans plusieurs pays, et Hedda, très cultivée, aime discuter avec lui. Jusqu’au jour où il lui annonce qu’il part quelques mois aux States, et en plus de l’éloignement de celui qu’elle aime, le journal qui l’emploie décide de faire des coupes sombres dans son budget, et en premier ce sont les free-lance qui dégagent. Elle parle comme ça, Hedda. Ça tourne vite dans sa tête, tout autant que ses dizaines de pages diverses qu’elle lit sur son téléphone, les forums féministes, les choses à voir..

Lukas parti pour un moment, plus de boulot, Hedda réserve un voyage tout de suite aujourd’hui pour la Grèce, en low cost, et un hôtel là-bas pour huit jours, même si les avis de Trip Advisor ne sont pas très bons. Le problème c’est que, contrairement à sa valise, elle n’arrivera jamais en Grèce. Atterissage imprévu en Bosnie, elle trouve un bus, elle veut rentrer chez elle. De Sarajevo à Oslo il y a des nuits à passer en route, et elle tombe sur Milo, un allemand un peu collant, avec lequel elle passe une nuit. 

Revenue à Oslo, elle s’aperçoit qu’elle est enceinte. Mais il n’est pas question une seconde qu’elle garde cette chose, elle prend rendez-vous à l’hôpital pour l’avortement, mais les lois ont de nouveau changé : il y a désormais un temps de réflexion de 3 jours pour y réfléchir. Mais pour Hedda, il est hors de question d’y penser, elle a autre chose à faire, vraiment, dans la vie.

Autant j’ai aimé le côté complêtement déjanté de la vie d’Hedda, autant j’ai aimé le style, autant c’est justement cela qui a fini par me souler. Son téléphone en unique ligne de mire, sa vie de routarde, toutes les réflexions métaphysiques de Milo et les réflexions philosophiques sociétales de l’état actuel de la politique norvegienne, c’était peu intéressant pour moi. L’histoire de l’avortement et du féminisme semblent bien commencer, puis on oublie, pris dans le torrent d’informations de toutes sortes qui viennent des pensées d’Hedda. Distrayant au début, dépaysant, à la fin on n’en retient rien du tout. Dommage. J’aimais le style quasi télégraphique, quasi parlé.

Je refuse d’y penser – Lotta Elstad, ed La Belle Etoile -Marabout, août 2019, 280 pages, traduit du norvégien par Aude Pasquier, 19,90€

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