Les attracteurs de Rose Street – Lucius Shepard

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Toujours dans la très belle collection Une Heure Lumière des éditions Le Bélial’, qui rassemble des romans courts appelés « novellas », cette petite pépite définie comme Steampunk dans le rabat de couverture….. je pense plutôt qu’il s’agit ici de Gaslamp Fantasy (si on se réfère au Guide du sieur Apophis.  (Intro spéciale amateurs de genre SFFF).

Samuel Prothero, jeune homme de 26 ans, est médecin aliéniste. En cette époque victorienne à Londres, dans la suie dûe aux moyens de chauffage, de cuisson, aux industries qui sont installées en pleine ville, le brouillard, la misère, les maladies, les chassés croisés des fiacres sous les becs de gaz, les ordures qui jonchent les rues, il y a de quoi faire.. C’est une profession un peu mal vue, si on s’occupe des pauvres diables de la rue, mais qui peut vous amener un peu de renom si vous soignez ces dames de la bourgeoisie argentée, lorsqu’elles présentent des symptômes de neurasthénie…

Le jeune homme fréquente le Club des Inventeurs, un des clubs pour hommes bien nés ou très fortunés qui sont connus à Londres. Un certain Richmond y vient aussi, même si personne ne lui adresse la parole. Mais un soir, lorsque Prothero sort du club, il est rattrapé par Richmond, qui lui dit avoir besoin d’un aliéniste pendant « un jour ou deux ». C’est là que Prothero lui répond : « Je ne sache pas que nous soyons en affaires », phrase qui m’a fait m’interroger tout haut et par écrit sur Facebook : en fait, c’est tout-à-fait correct. (Fin de la parenthèse spéciale conjugaison). En fait, Mr Richmond a besoin de lui tout de suite, pour deux patients : lui et quelqu’un d’autre. Et comme c’est dans le quartier de Saint Nichol, il le paiera le double de ce qu’il perçoit habituellement. Prothero, fils de bonne famille, ne fréquente que les beaux quartiers, à peine a-t-il déja posé le pied dans le quartier contigu de Bethnal Green, pourtant mal famé…. 

Prothero accepte, et en fiacre se retrouve dans un quartier où la puanteur et ce qu’il y voit ne ressemblent à rien d’autre qu’à l’enfer : créatures malformées, bars ressemblant à des grottes d’où sortent des créatures sales et titubantes, hurlements, suie, jets de pots de chambre par les fenêtres.. Ils s’arrêtent devant une des grandes maisons, et Richmond fait rentrer l’aliéniste chez lui. Il lui fait visiter sa maison, les six étages, et lui explique qu’il a inventé, fabriqué et installé sur son toit quatre grosses machines servant à absorber la suie de l’air de la ville, et donc de rejeter l’air purifié. Le problème ici, c’est que les attracteurs n’absorbent pas que de la suie : ils ramènent aussi des spectres. Des fantômes dont celui de sa soeur, assassinée dans cette maison….

 

J’ai beaucoup aimé l’ambiance de ce livre, les détails de cette époque. Le langage aussi est tout-à-fait adapté à cette période victorienne, et c’est un grand plaisir de lire cette novella, on se coule dans cette ambiance et on s’y sent confortablement installé pour découvrir l’intrigue. Je n’avais jamais lu d’autre histoire de genre steampunk, à part le livre « Soul of London » de Gaëlle Perrin-Guillet : Ici https://melieetleslivres.wordpress.com/2018/11/25/soul-of-london-gaelle-perrin-guillet/Et je ne savais pas que c’était du Steampunk-ou de la Gasland Fantasy.

Mais cette ambiance, du coup, est reconnaissable entre mille, et je dois dire que.. j’adore ça ! C’est un beau coup de coeur pour moi ! 

 

 Les attracteurs de Rose Street – Lucius Shepard coll. Une Heure Lumière, Le Bélial’, 2018, 129 pages, 9,90€   Trad. Jean-Daniel Brèque (bravo !) conception graphique et couverture Aurélien Police.

4 commentaires

  1. Tu me donnes très envie de lire ce livre ! Je n’ai entendu que du bien de Lucius Shepard ! J’appréhende un peu d’être encore déçue par cette ambiance londonienne crasse comme ça a été le cas avec ma dernière lecture steampunk, elle ^^
    Mais je note 😀

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