Plutôt crever – Caryl Férey

IMG_0062

Si votre meilleure copine vous offre pour vos trente ans les Mémoires de Lacenaire et un calibre.44 dans une boîte à chaussures, méfiez-vous !
Lisez au moins le mode d’emploi. C’est ce qu’aurait dû faire Fred avant de tuer le député Rogemoux et de prendre la fuite.
Il aurait trouvé le carnet et les étranges QCM d’Alice. Il aurait vu les six balles creuses et les petits papiers. Il n’aurait pas été traqué par toutes les polices de France et ne serait pas devenu le gibier d’un terroriste basque aux tendances psychopathes.
Il n’aurait surtout pas eu dans son sillage, comme une ombre dévorée de colère, le flic borgne Mc Cash. Lui ne lâchera jamais. Fred et Alice non plus.
Quoi qu’il advienne. Plutôt crever !

Caryl Férey est français, scénariste et romancier. Il écrit aussi pour la radio, pour les chanteurs, pour le théâtre et pour les enfants, et il a reçu de très nombreux prix pour ses romans policiers bien noirs.

Je n’ai pas besoin d’en dire beaucoup plus que ce que dit le résumé, sinon qu’il s’agit au début d’un road trip, qui continue en vélo trip puis en pieds trip en passant par un voilier trip et qui finit en kayak, enfin presque. Ça part à 100 à l’heure. Fred et Alice fuient Paris, car lorsqu’il a reçu ce cadeau de sa meilleure amie, Fred n’a pas trouvé mieux que d’abattre un voisin par inadvertance. La fuite les mène en Bretagne, dans les ports, les bistrots, les plages pour dormir, et toujours fuir. 

Car la Police est à leurs trousses : le voisin abattu se trouve être député. Le vieux McCash, flic borgne et à l’ancienne, cinquantenaire, a pour particularité de sniffer sa cocaïne n’importe où n’importe quand, de prendre des amphets par poignées, de fumer un joint ou deux dès que l’occase se présente. Il lit beaucoup, et en ce moment, c’est Nietzsche. On l’envoie faire une enquête justement sur Fred, après une plainte de ses grands-parents.

Parallèlement, la DST est mise sur la piste pour trouver l’assassin du Député.

Et ne parlons pas des Basques de l’ETA à leurs trousses, car l’arme appartient à un membre psychopathe de la branche armée, et il tient à se venger d’Alice pour plusieurs vols de ce genre. Il est accompagné du frère d’Alice, un trouillard de première.

Vous vous doutez que ce polar se lit à 100 à l’heure. Il est prenant, le style de l’auteur est tout ce qu’il y a d’agréable car pas du tout dans le genre glacé, c’est la vie comme on la parle, avec de nombreuses pointes d’ironie et de moments doux, et ça repart. J’aime bien, je suis fan de ce genre de polars, contrairement à ceux d’UN auteur que tout le monde semble aimer. Olivier Norek. Aurant j’ai aimé Entre deux mondes, autant l’ambiance glacée des commissariats, des luttes entre équipes, services, filcs pourris, papiers à remplir, les trucs de fonctionnaires de police, ça me saoule, à un point tel que je n’ai même pas voulu chroniquer Surtensions ni Code 93. Abandonnés. Pourtant j’adore les romans noirs. Bref. Il me semble que j’avais ici dans mon binz, Mapuche, de Caryl Férey, justement, et je ne l’ai pas lu. Ne sais pas pourquoi. J’espère que je ne l’ai pas envoyé ad patres parce que j’aimerais bien le lire, maintenant.

Au fait. TRM : on n’a l’explication qu’à la dernière page. (J’ai embêté tout Facebook avec ça)

 

Plutôt crever – Caryl Férey, Folio Gallimard, 2002, réédité 2016.

2 commentaires

Laisser un commentaire